Sarko 2007-2012, le Best-of, J-1 : "C'est la crise !"

Publié le par l'agora de Bretagne

A l'occasion des élections présidentielles, et pour se détendre (ou se faire peur c'est selon), l'agora de Bretagne vous offre un petit voyage dans le temps. Revenons en 30 jours sur 30 évènements ou symboles de la période Sarkozyste. L'agora de Bretagne est heureuse de vous proposer, Sarko 2007-2012, le Best-of !

En ce 3 mai 2012, J-1: Le petit Nicolas pique sa crise de croissance

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La « crise ». Cette crise interminable, dans laquelle nous avons l'impression d'être englué depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, n'est fini pas de se terminer.

Finalement, cette crise c'est, d'un point de vue électoral, l'arroseur arrosé pour Sarkozy. Il espérait y faire figure de sauveur et utiliser sa « carrure internationale » face à un François Hollande qu'il considérait comme inexpérimenté. Oui mais voilà, la crise succède à la crise et cette situation mine le moral des français. La crise est l'argument unique du Président sortant pour justifier son action mais cela le renvoie toujours à son bilan calamiteux qu'il souhaiterait tant faire oublier. 

D'un point de vue économique et social aussi cela s'est retourné contre le chef de l'état. Il avait mis en œuvre sa politique anti-sociale et anti services publics dès son élection. La crise des subprimes lui offrira un appui inespéré dès 2008, pour faire passer des réformes toujours plus injustes comme la réforme des retraites, non programmée en 2007. Il n'est pas inutile de rappeler que Nicolas Sarkozy était le candidat qui voulait développer le système des crédits hypothécaires en France en 2007. De quoi créer notre propre bulle immobilière … Fannie Mae et Freddie Mac nous ont peut-être épargné plus de problèmes.

Nicolas Sarkozy expliquera aux français qu'il fallait faire des sacrifices pour rembourser la dette. La crise venait aussi au secours de sa politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Depuis 40 ans, les dépenses publiques en France n'ont pas augmenté par rapport au PIB. Ce sont les recettes qui ont plongé. Cette dette est celle d'un manque de recettes que les européens, dans leur ensemble, ont abandonné pour devenir un vaste paradis fiscal. Les bénéfices sont moins taxés dans l'Union qu'aux USA.

Oui mais voilà, la crise a duré, duré, duré. Et le discours du Président est devenu inaudible. Sa politique d'austérité, dont il faut accorder plus de la moitié du crédit à Angela Merkel, s'est avérée contre-productive et même criminelle. Les grecs et les espagnols en particulier s'en souviendront pendant 10 ou 20 ans.

Enfin, en pleine campagne électorale pour sa réélection, la crise est revenue sur le tapis par l'Espagne. Nicolas Sarkozy annonçait à grand renfort de caméra, depuis des mois, que la crise était derrière nous. Il affirmait encore, lors du débat d'entre deux tours, qu'il avait sauvé l'Europe et l'Euro. Nicolas Sarkozy n'avait pourtant pas ménagé sa peine lors des 23 …, des 44 …, enfin, des 1754 sommets de sauvetage de la zone euro. Par un jeu de bonneteau parfaitement inutile et contre-productif, les européens se sont partagés les crédits pourris des banques puis les dettes pourries des états jusqu'à ce que l'ensemble du système financier européen soit complétement discrédité et au bord de la rupture. Cela, sans même séparer les banques de dépôts et de crédits, ce qui aurait mis à l'abri l'épargne des citoyens lambdas. Cela sans recourir à la BCE directement pour éteindre l'incendie grec dès qu'il fût déclaré. Il n'est pas inutile de rappeler que la dette grecque pesait, au moment de la prise de pouvoir de Georges Papandréou, 250 milliards d'€. A l'échelle de la zone euros cela représente peu de chose et garantir intégralement cette dette au niveau européen aurait éteint immédiatement toute spéculation et évité la propagation. Les réformes nécessaires, fiscales notamment, auraient alors pu s'engager en Grèce pour faire franchir un palier économique, écologique et social à ce pays. Dans l'intérêt de tous. C'est là que l'idéologie libérale s'est jointe à l'incompétence puisque toutes ces dettes pourries ont finalement été massivement achetées par la BCE elle-même lorsque nos amis allemands ont compris que dans le cas contraires, les défauts allaient se succéder et entraîner l'ensemble de la zone euro dans le gouffre. Au final, les contribuables européens auront payé le remboursement des dettes privées des banquiers et paieront les dettes publiques contractées auprès … des banquiers. Les banques espagnoles vont souffrir et en partie périr de l'éclatement de la bulle immobilière ibérique. Là encore, les contribuables et les chefs d'états, prisonniers d'un système dont ils ne tirent pas les ficelles, vont être mis à contribution. Non, l'Europe n'est pas sauvée. Loin s'en faut. Et la politique du couple Merkozy est désormais pointée du doigt …. Enfin.

Et Mario Draghi, le patron de la BCE, qui ose se faire l'écho des propositions de François Hollande sur la croissance ... L'Europe semble prête, en cas d'élection de François Hollande, à s'engager dans un véritable plan d'investissement pour relancer l'économie européenne. Et qui sait ? Cette relance pourrait s'orienter dans le sens d'une révolution technologique écologique. Des débats vont s'ouvrir, si François Hollande est élu, sur le libéralisme, sur la re-territorialisation de l'économie et la ré-industrialisation de l'Europe. Enfin, la crise écologique et énergétique vont se rappeler au bon souvenir de tous ceux qui les ont oublié pendant la campagne et vont se coupler à la crise immobilière chinoise pour imposer un véritable changement de modèle de développement, de coopération et d'économie. Et là, il ne faudrait que la marionnette d'Angela Merkel soit encore au pouvoir … Bien évidemment la période qui vient serait périlleuse et complexe à gérer mais cette situation est due à l'application de dogme ultra-libéraux par le couple franco-allemand. Cette idéologie aura fait perdre 5 ans à l'Union et au monde. Le sarkozysme contre-révolutionnaire a fait son œuvre. Il faut croire, désormais, à ce qu'Emmanuel Todt appelle, le « Hollandisme Révolutionnaire ».

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